La Géorgie est une terre de légendes. Les plus connues des légendes de Géorgie sont liées à l’Antiquité ou au christianisme, d’autres sont plus récentes mais toutes reflètent l’histoire passionnée du pays.
La plus ancienne est certainement la Légende de Jason et de la Toison d’Or, qui n’est pas une histoire géorgienne mais un mythe grec, adapté à la situation locale. Cette Toison d’Or que Jason et ses argonautes viennent chercher dans le royaume de Colchide (à l’ouest de l’actuelle Géorgie) se serait trouvée dans la très inaccessible Svanétie, une terre montagneuse peuplée de rudes guerriers, où aujourd’hui encore on extrait de l’or en utilisant des peaux de mouton.
La chrétienté a elle aussi apporté son lot de légendes. L’une d’elles veut qu’une relique soigneusement conservée dans la cathédrale de Svetiskhoveli, la plus majestueuse des églises de Mtskheta (à 25km au nord de Tbilissi, la capitale géorgienne), construite au XIe siècle, ne soit ni plus ni moins que la sainte Tunique du Christ, rapportée par un juif de Jérusalem, dont la sœur, sainte Sidonie, est également enterrée dans cet édifice religieux.
L’adoption précoce du christianisme par la Géorgie (deuxième pays après l’Arménie à s’être rallié à cette religion) a elle aussi son histoire. Elle est imputée à sainte Nino, une jeune chrétienne partie en Géorgie pour évangéliser la population. Lors d’une partie de chasse, le roi fut frappé par la foudre et devint aveugle. Il promit d'accepter le christianisme s'il recouvrait la vue grâce à Nino. Nino pria et Nino guérit le roi qui déclara le christianisme comme religion d’Etat en Géorgie en l'an 337.
Mais c’est de la chasse d’un autre roi que, selon les légendes de Géorgie, est née Tbilissi, la capitale de la Géorgie. Au cours de cette chasse, le roi Vakhtang d’Ibérie vit un faisan qu’il tua. Comme il ne trouvait pas l’oiseau, il le chercha et vit qu’il était tombé dans une source d’eau chaude. C’est pour cela qu’il décida de construire une ville sur cet emplacement et de l’appeler Tbilissi car « tbili », en géorgien, veut dire chaud.
Dans ces récits, il ne faut pas oublier l’amour. Celui-ci est aussi associé à l’histoire tourmentée du pays. Comme les gigantesques statues animées des deux amoureux qui se rapprochent et s’éloignent chaque soir dans le port de Batoumi depuis 2010. Ces deux amants sont en fait des personnages de roman : Ali, le musulman, et Nino, la princesse géorgienne, qui furent séparés par la guerre.
Les mythes et les légendes sont si présents en Géorgie qu’on retrouve leur souffle partout, dans la nature comme dans son art.
Hélène Despic